Solidaire et Durable

2010
03.30

L’AMAP est une structure collective qui prend en compte l’environnement économique, social et environnemental des personnes qui la compose. Elle défend un certain nombre des principes défendus par l’ Economie Sociale et Solidaire : libre adhésion, gestion démocratique (groupes informels ou associations régies par la loi de 1901 déclarées, les décisions sont en général prises en collectif, les associés égaux en droits et en devoirs), mutualisation des compétences, des moyens, coopération (les adhérents s’entraident dans la production de service puisqu’ils participent aux distributions, s’impliquent dans le vie du collectif), primauté du lien social basé sur une bonne connaissance une confiance à construire entre le paysan et son groupe, solidarité entre les membres (avec les paysans, mais aussi entre adhérents).

Les AMAP prennent place dans le champ de l’Economie Sociale et Solidaire, notamment en lien avec ce que cette dernière « propose en fait une reconstitution, sur des bases librement choisies, du sentiment de la communauté, dans une société qui est devenue complètement individualiste. C’est une ambition pour tout le monde. Elle est profondément liée au concept même d’écologie, c’est-à-dire au rapport entre les individus, leur société et leur environnement, puisque, justement, elle s’occupe de tout ce qui est commun quand on vit en société. » [1]

Elles participent également à ce que JF Draperi [2] repère dans l’Economie Sociale et Solidaire et qui permet aux citoyens « la réunification des deux sphères de la vie quotidienne que sont celle du travail et celle de la vie sociale et politique [qui] permet une nouvelle forme de développement parce qu’elle donne des raisons et la force de participer de façon volontaire à des actions collectives. »

Au cœur du développement durable

Bien qu’extrêmement galvaudé, ce concept à eu au moins le mérite d’avoir diffusé, dans le sens commun, des problématiques et des données jusqu’alors confinées dans les cercles de spécialistes ou d’initiés.

Le développement durable a été définit en 1987 par la commission mondiale de l’environnement et du développement comme “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Les modes de production et de consommation doivent respecter l’environnement qu’il soit humain ou naturel et permettre la satisfaction des besoins fondamentaux de tous.

Du point de vue de cette définition les AMAP participent pleinement à ces objectifs d’équilibre au présent et de préservation pour l’avenir, des ressources, territoires et relations qui sous-tendent le concept de développement durable.

JL. Laville a développé quant à lui le modèle des trois cercles selon lequel le développement durable doit prendre en compte ces trois dimensions que sont l’environnement, l’économique et le social. Ils constituent pour lui les trois piliers du concept, qui doivent être juxtaposés, conciliés.

En cela, les AMAP se situent au cœur de cette approche par leurs modes d’organisation et par leurs effets directs sur les acteurs en présence :

Le social est vivable, puisqu’il favorise et développe des liens équilibrés entre paysan et adhérents.

L’environnement est viable, puisque les techniques agricoles pratiquées, définies par la charte d’Alliance Provence ont comme impératif de respecter l’environnement, préserver la biodiversité.

Enfin l’économique est équitable, puisqu’il s’agit de rétribuer à sa valeur le travail du paysan, et que le montant du prix de la part est défini en concertation entre tous les acteurs.

E n conclusion (très provisoire), l’AMAP se présente donc une structure de l’Economie Sociale et Solidaire, et qui s’ancre dans l’espace social en cohérence avec les principes du développement durable. Elle permet aux partenaires d’être économiquement et socialement responsables, mais aussi de participer à la préservation des biens communs que sont la terre, l’eau, l’air, la diversité végétale et animales, les semences, ainsi que les connaissances et savoir-faire ancestraux qui ont permis à l’espèce humaine de survivre depuis des millénaires.

Sylvie LESAGE


LIPIETZ A., [Février 2002f] “ Qu’est ce que l’économie sociale et solidaire ? ”, intervention aux Etats Généraux de l’Ecologie Politique, Aix-en-Provence,

[2] DRAPERI F., [2005], Rendre possible un autre monde, économie sociale, coopératives et développement durable, 2ème éd. Presses de l’économie sociale

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